Tucatinib 50 mg, comprimé pelliculé, flacon de 50
Retiré du marché le : 15/03/2021
Dernière révision : 09/12/2020
Taux de TVA : 0%
Laboratoire exploitant : SEAGEN FRANCE
Tucatinib est indiqué, en association avec trastuzumab et capécitabine chez les patients adultes atteints d'un cancer du sein HER2+ localement avancé non résécable ou métastatique (y compris avec des métastases cérébrales) ayant progressé après deux lignes de traitement anti-HER2.
Hypersensibilité à la substance active ou à l'un des excipients mentionnés à la rubrique Liste des excipients
Contrindication aux médicaments associés à Tucatinib selon son indication (trastuzumab et capécitabine) conformement à la section 4.3 de leurs RCP.
Avant le début du traitement, il est indispensable de :
- Déterminer le statut tumoral HER2 par une méthode validée,
- Effectuer un bilan biologique comprenant une numération de la formule sanguine, un ionogramme complet, un bilan de la fonction hépatique et rénale,
- Le tucatinib étant administré en association avec la capecitabine, effectuer une recherche de déficit en dihydropyrimidine déshydrogénase (DPD), conformément aux recommandations INCa et au RCP de la capecitabine
- Effectuer un électrocardiogramme (ECG) et une détermination de la fraction d'éjection ventriculaire (échocardiogramme ou une ventriculographie isotopique),
- Vérifier les traitements concomitants et les interactions médicamenteuses. L'utilisation de puissants inducteurs du CYP3A, d'inducteurs modérés du CYP2C8 ou de substrats du CYP3A ou du P-gp avec une marge thérapeutique étroite n'est pas conseillée lors du traitement avec tucatinib (voir section Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions). Il est recommandé de consulter le RCP de ces médicaments. (voir section Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions).
Le traitement ne peut être débuté que si :
- Le statut tumoral HER2 est positif,
- la fonction hépatique est adéquate (Bilirubine totale ≤ 1.5 x ULN. ASAT et ALAT ≤ 2.5 x ULN et ≤ 5 x ULN si présence de métastases hépatiques),
- le patient ne nécessite pas un traitement susceptible d'interagir avec Tucatinib (voir section Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions),
- le patient ne présente pas un déficit complet en DPD.
Pendant le traitement :
- Un bilan sanguin (NFS, plaquettes, ionogramme, créatinine, bilirubine totale, ALAT, ASAT) et un examen clinique doivent être effectués avant chaque cycle.
- Une surveillance cardiaque (ECG + ECHO) tous les 3 mois (4 cycles) doit être établie.
Se référer également aux RCP des médicaments associés (trastuzumab et capécitabine) concernant les mises en garde spéciales et précautions d'emploi pour ces produits.
Hépatotoxicité
Des cas d'hépatotoxicité ont été rapportés pendant le traitement par Tucatinib (voir rubrique Effets indésirables). Il convient de contrôler les taux d'ALAT, d'ASAT et de bilirubine toutes les trois semaines ou en fonction du tableau clinique. Selon la sévérité de l'effet indésirable, interrompre l'administration, puis réduire la dose ou arrêter définitivement le traitement par Tucatinib (voir rubrique Posologie et mode d'administration).
Diarrhée
Des cas de diarrhée, y compris des événements sévères, ont été rapportés pendant le traitement par Tucatinib (voir rubrique Effets indésirables). Si une diarrhée survient, il convient d'administrer des antidiarrhéiques en fonction du tableau clinique. Selon la sévérité de la diarrhée, interrompre l'administration, puis réduire la dose ou arrêter définitivement le traitement par Tucatinib (voir rubrique Posologie et mode d'administration). Réaliser les tests diagnostiques nécessaires afin d'exclure toute cause infectieuse en cas de diarrhée de grade 3 ou 4 ou de diarrhée de tout grade accompagnée de signes de complications (déshydratation, fièvre, neutropénie).
Toxicité embryo-foetale
Compte tenu des observations réalisées dans les études chez l'animal et de son mécanisme d'action, Tucatinib peut entraîner une toxicité foetale lorsqu'il est administré à une femme enceinte. Dans les études sur la reproduction chez l'animal, l'administration de tucatinib à des lapines gravides pendant l'organogenèse a provoqué des anomalies foetales à des expositions maternelles similaires aux expositions cliniques à la dose recommandée.
Les femmes enceintes doivent être informées du risque potentiel pour le foetus. Les femmes en âge de procréer doivent utiliser une contraception efficace pendant le traitement et pendant au moins 1 semaine après la dernière dose (voir rubrique Fertilité, grossesse et allaitement).
Pneumopathie interstitielle diffuse :
Bien qu'aucun évènement de pneumopathie interstitielle diffuse n'ait été signalé avec le tucatinib, cet événement a été observé avec d'autres inhibiteurs HER2.
Information sur les excipients
Ce médicament contient 111 mg de sodium par dose de 600 mg (dose quotidienne maximale). Cela équivaut à 5,5 % de l'apport alimentaire quotidien maximal recommandé de sodium pour un adulte.
Ce médicament contient 121 mg de potassium par dose de 600 mg. Cela est à prendre en compte chez les patients insuffisants rénaux ou chez les patients contrôlant leur apport alimentaire en potassium (régime à faible teneur en potassium).
Résumé du profil de sécurité
Les données résumées dans cette rubrique reflètent l'exposition à Tucatinib chez 431 patients atteints d'un cancer du sein HER2-positif, localement avancé, non résécable ou métastatique, ayant reçu Tucatinib en association avec le trastuzumab et la capécitabine dans le cadre de deux études, HER2CLIMB et ONT-380-005 (voir rubrique Propriétés pharmacodynamiques). La durée médiane de l'exposition à Tucatinib dans ces études était de 5,8 mois (min-max : <0,1-35,1).
Les effets indésirables de grades 3 et 4 les plus fréquents (≥5 %) chez les patients traités par Tucatinib étaient les suivants : diarrhée (13 %), ALAT augmentée (5 %) et ASAT augmentée (5 %).
Des effets indésirables graves sont survenus chez 27 % des patients traités par Tucatinib. Les effets indésirables graves les plus fréquents (≥2 %) étaient les suivants : diarrhée (4 %), vomissements (2
%) et nausées (2 %).
Des effets indésirables ayant conduit à l'arrêt de Tucatinib sont survenus chez 6 % des patients ; les effets indésirables ayant conduit à l'arrêt du traitement les plus fréquents étaient les suivants : diarrhée (1 %) et ALAT augmentée (1 %). Des événements indésirables ayant conduit à une réduction de la dose de Tucatinib sont survenus chez 21 % des patients ; les effets indésirables ayant conduit à une réduction de dose les plus fréquents étaient les suivants : diarrhée (5 %), ALAT augmentée (5 %) et ASAT augmentée (4 %)
Tableau récapitulatif des effets indésirables
Les effets indésirables observés pendant les études cliniques sont énumérés dans cette rubrique par catégorie de fréquence. Les catégories de fréquence sont définies de la manière suivante : très fréquent (≥1/10) ; fréquent (≥1/100, <1/10) ; peu fréquent (≥1/1 000, <1/100) ; rare (≥1/10 000, <1/1
000) ; très rare (<1/10 000) ; fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la base des données disponibles).
Tableau 7. Effets indésirables
Classe de systèmes d'organes | Effet indésirable | Grade | Fréquence |
Affections gastro- intestinales | Diarrhée, nausées, vomissements, stomatite1 | 1-2 ≥ 3 | Très fréquent Très fréquent (diarrhée 13%) ; fréquent (nausée 3,7% ; vomissements 3% ; stomatites 2,3%) |
Investigations | Augmentation de l'ASAT, augmentation de l'ALAT, bilirubine sanguine augmentée2, diminution du poids | 1-2 ≥3 | Très fréquent Fréquent (augmentation de l'ALAT 5,8% ; augmentation de l'ASAT 4,9% ; bilirubine sanguine 2,1%) peu fréquent (diminution de poids 0.9%) |
Affections musculosquelettiques et systémiques | Arthralgie | 1-2 ≥3 | Très fréquent Peu fréquent |
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales | Épistaxis | 1-2 ≥3 | Très fréquent Fréquence indéterminée |
Affections de la peau et du tissus sous-cutané | Rash3 | 1-2 ≥3 | Très fréquent Peu fréquent |
1 « Stomatite » inclut les termes suivants : stomatite, douleur oropharyngée, ulcération buccale, douleur buccale, ulcération labiale, glossodynie, bulles linguales, bulle labiale, dysesthésie orale, ulcération linguale, ulcère aphteux.
2 « Bilirubine sanguine augmentée » inclut également le terme suivant : hyperbilirubinémie.
3 « Rash » inclut les termes suivants : rash maculo-papuleux, rash, dermatite acnéiforme, érythème, rash maculeux, rash papuleux, rash pustuleux, rash prurigineux, rash érythémateux, exfoliation cutanée, urticaire, dermatite allergique, érythème palmaire, érythème plantaire et toxicité cutanée.
Description d'effets indésirables particuliers
Augmentation du taux d'ALAT, d'ASAT ou de bilirubine
Dans l'étude HER2CLIMB, une élévation des taux d'ALAT, d'ASAT ou de bilirubine s'est produite chez 40 % des patients traités par le tucatinib en association avec la capécitabine et le trastuzumab. Des événements de grade 3 et plus se sont produits chez 8 % des patients. L'élévation des taux d'ALAT, d'ASAT ou de bilirubine a conduit à une réduction de la dose chez 8 % des patients et à l'arrêt du traitement chez 1,5 % des patients. Le délai médian d'apparition des élévations du taux d'ALAT, d'ASAT ou de bilirubine, tous grades confondus, a été de 36 jours ; 84 % des événements se sont résolus, avec un délai médian de résolution de 22 jours. Une surveillance du patient et une modification de la dose (y compris un éventuel arrêt du traitement) doivent être envisagées (voir rubrique Mises en garde et précautions d'emploi).
Diarrhée
Dans l'étude HER2CLIMB, une diarrhée est survenue chez 81 % des patients traités par le tucatinib en association avec le trastuzumab et la capécitabine. Une diarrhée de grade 3 ou plus est survenue chez 13 % des patients. Deux patients ayant développé une diarrhée de grade 4 sont ensuite décédés, la diarrhée ayant contribué au décès. La diarrhée a conduit à une réduction de la dose chez 6 % des patients et à l'arrêt du traitement chez 1 % des patients. Le délai médian d'apparition de la diarrhée, tous grades confondus, a été de 12 jours ; 80 % des cas de diarrhée se sont résolus, avec un délai médian de résolution de 8 jours. L'utilisation prophylactique d'anti-diarrhéiques n'a pas été nécessaire. Des traitements anti-diarrhéiques ont été utilisés lors de moins de la moitié des cycles de traitement durant lesquels des cas de diarrhée ont été rapportés. La durée médiane d'utilisation des anti-diarrhéiques a été de 3 jours par cycle (voir rubrique Mises en garde et précautions d'emploi).
Augmentation du taux de créatinine
Bien qu'il ne s'agisse pas d'un effet indésirable, une augmentation de la créatinine sérique a été observée chez des patients traités par Tucatinib en raison de l'inhibition du transport tubulaire rénal de la créatinine sans altération de la fonction glomérulaire. Dans les études cliniques, des augmentations de la créatinine sérique (augmentation moyenne de 30 %) sont survenues pendant le premier cycle de Tucatinib, elles ont persisté mais sont restées stables pendant toute la durée du traitement, et ont été réversibles à l'arrêt du traitement. D'autres marqueurs tels que l'urée sanguine, la cystatine C ou le débit de filtration glomérulaire (DFG) calculé, qui ne sont pas basés sur la créatinine, pourraient être envisagés pour déterminer si la fonction rénale est altérée.
Autres populations particulières
Personnes âgées
Dans l'étude HER2CLIMB, 82 patients ayant reçu le tucatinib étaient âgés de ≥ 65 ans, dont 8 étaient âgés de ≥ 75 ans. L'incidence des effets indésirables graves a été de 34 % chez les patients âgés de
≥ 65 ans, contre 25 % chez les patients âgés de < 65 ans. Les patients âgés de ≥ 75 ans étaient trop peu nombreux pour que les différences de sécurité puissent être évaluées.
Déclaration des effets indésirables suspectés
La déclaration des effets indésirables suspectés est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé doivent déclarer tout effet indésirable suspecté à l'aide de la fiche de déclaration des effets indésirables disponible dans le Protocole d'utilisation thérapeutique et de recueil d'informations (voir Annexe B.4 du PUT).
AVANT l'instauration du traitement :
- Test de grossesse négatif.
- Déterminer le statut tumoral HER2 par une méthode validée.
- Déterminer la fraction d'éjection ventriculaire.
SURVEILLANCE avant le début du traitement et avant le début de chaque cycle (en plus d'un examen clinique) :
- NFS.
- Plaquettes.
- Ionogramme.
- Créatinine.
- Fonction hépatique (Bilirubine totale, ALAT, ASAT) : avant le début du traitement et toutes les 3 semaines.
- Cardiaque (ECG + ECHO) : avant le traitement et tous les 3 mois (4 cycles).
INFORMER :
- les femmes susceptibles de procréer que le Tucatinib
peut être néfaste pour foetus et qu'elles doivent avoir recours à une
méthode de contraception efficace pendant le traitement par Tucatinib
et pendant au moins 1 semaine après la fin du traitement,
- les hommes dont les partenaires sont
en âge de procréer doivent également utiliser une méthode de
contraception efficace pendant le traitement par Tucatinib et pendant
au moins 1 semaine après la fin du traitement,
- les patients d'éviter la prise de produits à base de
millepertuis (Hypericum perforatum).
Contraception
D'après les observations faites chez l'animal, Tucatinib peut entraîner une toxicité lorsqu'il est administré à une femme enceinte. Les femmes susceptibles de procréer doivent être informées que le Tucatinib peut être néfaste pour foetus et qu'elles doivent avoir recours à une méthode de contraception efficace pendant le traitement par Tucatinib et pendant au moins 1 semaine après la fin du traitement Les hommes dont les partenaires sont en âge de procréer doivent également utiliser une méthode de contraception efficace pendant le traitement par Tucatinib et pendant au moins 1 semaine après la fin du traitement (voir section Mises en garde et précautions d'emploi). Voir également la rubrique Fertilité, grossesse et allaitement du RCP du trastuzumab et de la capécitabine.
Grossesse
Il n'existe pas de données sur l'utilisation de Tucatinib chez la femme enceinte. Les études effectuées chez l'animal ont mis en évidence une toxicité sur la reproduction (voir rubrique Données de sécurité précliniques). Le risque potentiel pour l'être humain est inconnu. Tucatinib ne doit pas être utilisé pendant la grossesse à moins que la situation clinique de la femme ne justifie le traitement par Tucatinib. Chez les femmes en âge de procréer, un test de grossesse doit être réalisé avant de démarrer le traitement par Tucatinib. En cas de grossesse survenue pendant le traitement par Tucatinib, le risque potentiel pour le foetus doit lui être expliqué.
Allaitement
On ne sait pas si Tucatinib ou ses métabolites sont excrétés dans le lait maternel. Un risque pour l'enfant allaité ne peut être exclu. L'allaitement doit être interrompu au cours du traitement avec Tucatinib. L'allaitement peut être repris 1 semaine après la fin du traitement.
Fertilité
Aucune étude de fertilité n'a été conduite chez l'homme ou chez la femme. D'après les observations réalisées dans les études chez l'animal, Tucatinib pourrait altérer la fertilité chez les femmes en âge de procréer (voir rubrique Données de sécurité précliniques).
Effets d'autres substances sur Tucatinib
Le tucatinib est principalement métabolisé par le CYP2C8. Le tucatinib induit une inactivation du CYP3A basée sur son métabolisme et inhibe les transporteurs rénaux de la metformine et de la créatinine. Le tucatinib est un substrat de la P-gp.
Effets des autres médicaments sur le tucatinib
Inducteurs du CYP3A/CYP2C8
Une étude d'interaction médicamenteuse clinique a montré que l'administration d'une dose unique de 300 mg de tucatinib en concomitance avec la rifampicine (un puissant inducteur du CYP3A et un inducteur modéré du CYP2C8) entraînait une réduction des concentrations du tucatinib (d'un facteur 0,6 pour la Cmax [IC à 90 % : 0,5 ; 0,8] et d'un facteur 0,5 pour l'ASC [IC à 90 % : 0,4 ; 0,6]). L'administration du tucatinib en concomitance avec de puissants inducteurs du CYP3A ou des inducteurs modérés du CYP2C8 tels que la rifampicine, la phénytoïne, le millepertuis ou la carbamazépine doit être évitée car elle pourrait entraîner une diminution de l'activité du tucatinib (voir rubrique Mises en garde et précautions d'emploi).
Inhibiteurs du CYP2C8
Une étude d'interaction médicamenteuse clinique a montré que l'administration d'une dose unique de
300 mg de tucatinib en concomitance avec le gemfibrozil (un puissant inhibiteur du CYP2C8) entraînait une augmentation des concentrations du tucatinib (d'un facteur 1,6 pour la Cmax [IC à 90 %
: 1,5 ; 1,8] et d'un facteur 3,0 pour l'ASC [IC à 90 % : 2,7 ; 3,5]). L'administration du tucatinib en concomitance avec de puissants inhibiteurs du CYP2C8 tels que le gemfibrozil doit être évitée car elle pourrait augmenter le risque de toxicité du tucatinib (voir rubrique Mises en garde et précautions d'emploi).
Inhibiteurs du CYP3A
Une étude d'interaction médicamenteuse clinique a montré que l'administration d'une dose unique de 300 mg de tucatinib en concomitance avec l'itraconazole (un puissant inhibiteur du CYP3A) entraînait une augmentation des concentrations du tucatinib (d'un facteur 1,3 pour la Cmax [IC à 90 % : 1,2 ; 1,4] et d'un facteur 1,3 pour l'ASC [IC à 90 % : 1,3 ; 1,4]). Aucun ajustement posologique n'est nécessaire.
Inhibiteurs de la pompe à protons
D'après les études d'interactions médicamenteuses cliniques menées avec le tucatinib, aucune interaction médicamenteuse n'a été observée lorsque le tucatinib a été associé à l'oméprazole (un inhibiteur de la pompe à protons). Aucun ajustement posologique n'est nécessaire.
Effets du tucatinib sur les autres médicaments
Substrats du CYP3A
Le tucatinib est un puissant inhibiteur du CYP3A. Une étude d'interaction médicamenteuse clinique a montré que la co administration de tucatinib et de midazolam (un substrat sensible du CYP3A) entraînait une augmentation des concentrations du midazolam (d'un facteur 3,0 pour la Cmax [IC à 90
% : 2,6 ; 3,4] et d'un facteur 5,7 pour l'ASC [IC à 90 % : 5,0 ; 6,5]). L'administration du tucatinib en concomitance avec des substrats sensibles du CYP3A tels que l'alfentanil, l'avanafil, la buspirone, la darifénacine, le darunavir, l'ébastine, l'évérolimus, l'ibrutinib, le lomitapide, la lovastatine, le midazolam, le naloxégol, le saquinavir, la simvastatine, le sirolimus, le tacrolimus, le tipranavir, le triazolam et le vardénafil pourrait augmenter l'exposition systémique à ces substances, ce qui pourrait augmenter la toxicité associée au substrat du CYP3A. Éviter l'utilisation concomitante du tucatinib et de substrats du CYP3A, lorsque des modifications minimes de la concentration de ces substrats peuvent entraîner des toxicités graves ou engageant le pronostic vital. Si l'utilisation concomitante ne peut être évitée, la posologie du substrat du CYP3A devra être réduite conformément aux instructions du RCP du médicament co administré.
Substrats de la P-gp
Une étude d'interaction médicamenteuse clinique a montré que l'administration concomitante de tucatinib et de digoxine (un substrat sensible de la P gp) entraînait une augmentation des concentrations de la digoxine (d'un facteur 2,4 pour la Cmax [IC à 90 % : 1,9 ; 2,9] et d'un facteur 1,5 pour l'ASC [IC à 90 % : 1,3 ; 1,7]). L'utilisation concomitante du tucatinib et d'un substrat de la P gp pourrait augmenter les concentrations plasmatiques du substrat de la P gp, ce qui peut augmenter la toxicité associée au substrat de la P gp. Envisager de réduire la posologie des substrats de la P gp, lorsque des modifications minimes de la concentration de ces substrats peuvent entraîner des toxicités graves ou engageant le pronostic vital (voir rubrique Mises en garde et précautions d'emploi).
Substrats du CYP2C8
Une étude d'interaction médicamenteuse clinique a montré que l'administration concomitante de tucatinib et de répaglinide (un substrat du CYP2C8) entraînait une augmentation des concentrations du répaglinide (d'un facteur 1,7 pour la Cmax [IC à 90 % : 1,4 ; 2,1] et d'un facteur 1,7 pour l'ASC [IC à 90 % : 1,5 ; 1,9]). Aucun ajustement posologique n'est nécessaire.
Substrats de MATE1/2K
Une étude d'interaction médicamenteuse clinique a montré que l'administration concomitante de tucatinib et de metformine (un substrat de MATE1/2-K) entraînait une augmentation des concentrations de la metformine (d'un facteur 1,1 pour la Cmax [IC à 90 % : 1,0 ; 1,2] et d'un facteur 1,4 pour l'ASC [IC à 90 % : 1,2 ; 1,5]). Le tucatinib a réduit la clairance rénale de la metformine sans affecter le débit de filtration glomérulaire (DFG) tel que mesuré d'après la clairance de l'iohéxol et la concentration sérique de la cystatine C. Aucun ajustement posologique n'est nécessaire.
Substrats du CYP2C9
D'après les études d'interactions médicamenteuses cliniques menées avec le tucatinib, aucune interaction médicamenteuse n'a été observée lorsque le tucatinib a été associé au tolbutamide (un substrat sensible du CYP2C9). Aucun ajustement posologique n'est nécessaire.
Le traitement par Tucatinib doit être instauré et supervisé par un médecin expérimenté dans l'utilisation des médicaments anticancéreux
Posologie
La dose recommandée de Tucatinib est de 300 mg (six comprimés à 50 mg) à prendre par voie orale deux fois par jour sans interruption, en association avec le trastuzumab et la capécitabine, aux doses décrites dans le Tableau 1. Voir le Résumé des caractéristiques du produit (RCP) du trastuzumab et de la capécitabine pour plus d'informations. Les différentes composantes du traitement peuvent être administrées dans n'importe quel ordre.
Tableau 1 : Posologie recommandée.
Traitement | Dose | Jours de traitement | Délai par rapport à la prise de nourriture |
Tucatinib | 300 mg par voie orale deux fois par jour | Sans interruption | Au cours ou en dehors des repas |
Capécitabine | 1000 mg/m2 par voie orale deux fois par jour | Jours 1 à 14 tous les 21 jours | Dans les 30 minutes qui suivent les repas |
Trastuzumab | Sans objet | ||
Voie intraveineuse (IV) | |||
Dose initiale | 8 mg/kg IV | Jour 1 | |
Doses suivantes | 6 mg/kg IV | Tous les 21 jours | |
OU Voie sous-cutanée (SC) | 600 mg SC | Tous les 21 jours |
Dose oubliée
En cas d'oubli d'une dose, le patient devra se contenter de prendre la dose suivante à l'heure habituelle
Modifications de la dose de Tucatinib en cas d'événements indésirables cliniques
Les modifications posologiques recommandées chez les patients présentant des effets indésirables sont décrites dans les Tableaux 2 à 3. Voir le RCP du trastuzumab et de la capecitabine pour plus d'informations sur les modifications posologiques en cas de toxicités susceptibles d'être causées par ces traitements.
Tableau 2 : Tableau de réduction de la dose de Tucatinib
Niveau de dose | Dose de Tucatinib |
Dose initiale recommandée | 300 mg deux fois par jour |
Première réduction de dose | 250 mg deux fois par jour |
Deuxième réduction de dose | 200 mg deux fois par jour |
Troisième réduction de dose | 150 mg deux fois par jour1 |
1Si une réduction de dose en dessous de 150 mg deux fois par jour est nécessaire, arrêter Tucatinib.
Tableau 3 : Recommandations d'adaptation de la posologie en cas d'effets indésirables
Effets indésirables généraux | Sévérité1 | Modification de la dose de Tucatinib |
Diarrhées | Grade 1 ou 2 | Aucun ajustement posologique n'est nécessaire |
Grade 3 sans traitement anti- diarrhéique | Instaurer ou intensifier le traitement médical approprié. Suspendre le tucatinib jusqu'au retour à un grade ≤ 1, puis reprendre le tucatinib à la même dose. | |
Grade 3 avec traitement anti- diarrhéique | Instaurer ou intensifier le traitement médical approprié. Suspendre le tucatinib jusqu'au retour à un grade ≤ 1, puis reprendre le tucatinib au palier de dose immédiatement inférieur. | |
Grade 4 | Arrêter définitivement le tucatinib | |
Augmentation des ALAT, ASAT et bilirubine | Elévation de grade 1 Elévation de grade 2 du taux de bilirubine (>1.5 - 3 × LSN) Élévation de grade 3 du taux d'ALAT ou d'ASAT (>5 - ≤20 x LSN) OU Élévation de grade 3 du taux de bilirubine (>3 - ≤10 x LSN) | Aucun ajustement posologique n'est nécessaire Suspendre le traitement par Tucatinib jusqu'à ce que la sévérité de l'événement ait atteint un grade ≤1. Reprendre ensuite le traitement par Tucatinib à la meme dose. Suspendre le traitement par Tucatinib jusqu'à ce que la sévérité de l'événement ait atteint un grade ≤1. Reprendre ensuite le traitement par Tucatinib au niveau de dose immédiatement inférieur. |
Élévation de grade 4 du taux d'ALAT ou d'ASAT (>20 x LSN) OU Élévation de grade 4 du taux de bilirubine (>10 x LSN) | Arrêter définitivement le traitement par Tucatinib. | |
Taux d'ALAT ou d'ASAT >3 x LSN ET Taux de bilirubine >2 x LSN | Arrêter définitivement le traitement par Tucatinib | |
Autres effets indésirables | Grade 1 ou 2 | Aucun ajustement posologique n'est nécessaire |
Grade 3 | Suspendre le traitement par Tucatinib jusqu'à ce que la sévérité de l'événement ait atteint un grade ≤1. Reprendre ensuite le traitement par Tucatinib au niveau de dose immédiatement inférieur. | |
Grade 4 | Arrêt définitif du traitement par Tucatinib. |
1Grade déterminé d'après la classification CTCAE v4.03
LSN : limite supérieure de la normale ; ALAT : alanine-aminotransférase ; ASAT : aspartate- aminotransférase
1Grade déterminé d'après la classification CTCAE v4.03
Insuffisance rénale
Aucune adaptation posologique n'est nécessaire chez les patients présentant une insuffisance rénale légère, modérée ou sévère (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques).
Insuffisance hépatique
Aucun ajustement posologique n'est nécessaire chez les patients atteints d'insuffisance hépatique légère ou modérée (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques). Chez les patients atteints d'insuffisance hépatique sévère (Child-Pugh C), il est recommandé de réduire la dose initiale à 200 mg deux fois par jour par voie orale.
Sujets âgés
Aucune adaptation posologique n'est nécessaire chez les sujets âgés de ≥65 ans (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques). Le tucatinib n'a pas été étudié chez les patients âgés de plus de 80 ans.
Population pédiatrique.
La tolérance et l'efficacité de Tucatinib n'ont pas été établies chez les patients âgés de moins de 18ans.
Mode d'administration
Le traitement par Tucatinib doit être poursuivi jusqu'à la progression de la maladie ou la survenue d'une toxicité inacceptable.
Tucatinib est administré par voie orale. Les comprimés doivent être avalés entiers et ne doivent pas être croqués, écrasés ou fractionnés.
Les comprimés de Tucatinib doivent être pris à environ 12 heures d'intervalle, à la même heure chaque jour, au cours ou en dehors des repas. Tucatinib peut être pris en même temps que la capécitabine.
Durée de conservation :
3 ans.
Précautions particulières de conservation :
À conserver au réfrigérateur (entre 2°C et 8ºC).
Sans objet.
Il n'existe pas d'antidote spécifique, et le bénéfice de l'hémodialyse dans le traitement du surdosage en Tucatinib est inconnu. En cas de surdosage, il convient de suspendre le traitement par Tucatinib et de surveiller le patient pour déceler tout signe ou symptôme de toxicité (voir rubrique Effets indésirables), la prise en charge doit être définie au cas par cas.
Classe pharmacothérapeutique : Antinéoplasiques, autres antinéoplasiques, inhibiteur de protéine kinase, code ATC : non encore attribué.
Mécanisme d'action
L'amplification du gène HER2 dans les cellules tumorales entraîne une surexpression de la protéine HER2 et conduit à la formation d'homodimères HER2 et d'hétérodimères HER2/HER3, ce qui entraîne l'activation constitutive des cascades de signalisation en aval, une augmentation de la prolifération cellulaire et des métastases.
Le tucatinib est un inhibiteur de tyrosine kinase réversible, puissant et sélectif de HER2. Dans les tests de signalisation cellulaire, le tucatinib est >1000 fois plus sélectif pour HER2 que pour le récepteur du facteur de croissance épidermique. In vitro, le tucatinib inhibe la phosphorylation de HER2 et HER3, entraînant l'inhibition de la signalisation cellulaire en aval et de la prolifération cellulaire, et provoque la mort des cellules tumorales induites par HER2. In vivo, le tucatinib inhibe la croissance des tumeurs induites par HER2 et l'association du tucatinib et du trastuzumab a montré une accentuation de l'activité antitumorale in vitro et in vivo par rapport à chacun des médicaments utilisés seuls. Dans un modèle tumoral murin intracrânien, le tucatinib a démontré une distribution accrue dans le tissu tumoral par rapport au parenchyme cérébral et a entraîné une amélioration de la survie.
Effets pharmacodynamiques
Électrophysiologie cardiaque
L'administration de multiples doses de 300 mg de Tucatinib 2x/j n'a eu aucun effet sur l'intervalle QTc dans une étude spécifique de l'intervalle QT conduite chez des sujets sains.
Efficacité et sécurité clinique
Les données d'efficacité et de sécurité cliniques sont en cours d'évaluation par l'Agence Européenne du médicament. Les informations ci-dessous seront sujettes à modification.
Ces données sont basées sur les résultats d'un essai mondial randomisé, en double aveugle, contrôlé versus placebo avec bras comparateur actif (HER2CLIMB). Les patients inclus étaient atteints d'un cancer du sein HER2-positif, localement avancé, non résécable ou métastatique, avec ou sans métastases cérébrales, et avaient reçu un traitement antérieur par trastuzumab, pertuzumab et ado- trastuzumab emtansine (T-DM1) séparément ou en association, en situation néoadjuvante, adjuvante ou métastatique. La surexpression ou l'amplification de HER2 a été confirmée par une analyse au laboratoire central.
Les patients présentant des métastases cérébrales étaient éligibles à condition qu'ils soient neurologiquement stables et qu'ils n'aient pas besoin immédiatement d'une radiothérapie ou d'une intervention chirurgicale. Les patients nécessitant une intervention locale immédiate pouvaient recevoir un traitement local et ensuite être inclus. L'étude a inclus des patients présentant des métastases cérébrales non traitées et des patients présentant des métastases cérébrales traitées qui étaient soit stables soit en progression depuis le dernier traitement. Les patients présentant une atteinte leptoméningée n'ont pas été inclus dans l'essai. Les patients précédemment traités par des inhibiteurs de tyrosine kinase ciblant l'HER2 n'étaient pas autorisés à participer, à l'exception des patients ayant reçu du lapatinib pendant ≤ 21 jours et ayant arrêté pour des raisons autres qu'une progression de la maladie ou une toxicité sévère.
Au total, 612 patients ont été randomisés selon un ratio de 2/1 pour recevoir Tucatinib en association avec le trastuzumab et la capécitabine (N = 410) ou un placebo en association avec le trastuzumab et la capécitabine (N = 202). La randomisation a été stratifiée selon la présence ou des antécédents de métastases cérébrales (oui vs. non), l'indice de performance de l'Eastern Cooperative Oncology Group (ECOG) (0 vs. 1) et la région (États-Unis, Canada ou reste du monde).
Les données démographiques des patients étaient équilibrées entre les bras de traitement. L'âge médian était de 54 ans (min-max : 25-82) ; 116 (19 %) patients étaient âgés de 65 ans ou plus. La majorité des patients étaient d'origine caucasienne (73 %) et de sexe féminin (99 %), et 51 % avaient un indice de performance ECOG de 1. Soixante pour cent avaient une maladie positive aux récepteurs aux oestrogènes et/ou à la progestérone.
Quarante-huit pour cent des patients avaient ou avaient eu des métastases cérébrales ; 23 % d'entre eux avaient des métastases cérébrales non traitées, 59 % avaient des métastases cérébrales traitées mais stables et 18% avaient des métastases cérébrales traitées mais en progression radiographique. En outre, 49 % des patients présentaient des métastases pulmonaires, 35 % des métastases hépatiques et 14 % des métastases cutanées. Les patients avaient reçu une médiane de 4 (min-max : 2-17) lignes antérieures de traitement systémique et une médiane de 3 (min-max : 1-14) lignes antérieures de traitement systémique en situation métastatique.
Tucatinib ou le placebo ont été administrés à raison de 300 mg par voie orale deux fois par jour jusqu'à la progression de la maladie ou la survenue d'une toxicité inacceptable. Le trastuzumab a été administré par voie intraveineuse à raison d'une dose de charge de 8 mg/kg le jour 1 du cycle 1, suivie d'une dose d'entretien de 6 mg/kg le jour 1 de chaque cycle ultérieur de 21 jours. Une autre option pour l'administration du trastuzumab était une dose fixe de 600 mg administrée par voie sous- cutanée le jour 1 de chaque cycle de 21 jours. La capécitabine a été administrée à raison de 1000 mg/m2 par voie orale deux fois par jour, les jours 1 à 14 de chaque cycle de 21 jours.
Le critère de jugement principal était la survie sans progression (SSP) d'après une revue centralisée indépendante en aveugle (blinded independent central review, BICR) chez les 480 premiers patients randomisés. Dans cette population, la durée médiane de l'exposition à Tucatinib était de 7,3 mois (min-max : <0,1-35,1) pour les patients du bras Tucatinib + trastuzumab et capécitabine contre 4,4 mois (min-max : <0,1-24,0) d'exposition au placebo pour les patients du bras placebo + trastuzumab et capécitabine. Des différences similaires ont été observées au niveau de l'exposition au trastuzumab et à la capécitabine.
Les critères de jugement secondaires ont été évalués chez tous les patients randomisés (N = 612) et comprenaient la survie globale (SG), la SSP chez les patients qui avaient eu ou avaient des métastases cérébrales (SSPMetCer) et le taux de réponse objective (TRO) confirmée.
Les résultats d'efficacité sont résumés dans les Tableaux 8 à 11 et sur les Figures 1 à 3. Tous les critères de jugement de l'efficacité présentés étaient pré spécifiés et contrôlés pour l'erreur de type I globale.
Les résultats d'efficacité étaient constants dans l'ensemble des sous-groupes de patients définis selon le statut des récepteurs hormonaux, la présence ou les antécédents de métastases cérébrales, l'indice de performance ECOG et la région. La SSP déterminée par l'investigateur était en adéquation avec la SSP évaluée d'après la BICR.
Tableau 8. SSP d'après la BICR
SSP1 | Tucatinib + trastuzumab + capécitabine | Placebo + trastuzumab + capécitabine | |
N = 320 | N = 160 | ||
Nombre d'événements (%) | 178 (56) | 97 (61) | |
Hazard ratio (IC 95 %)2 | 0,54 (0,42 ; 0,70) | ||
Valeur de p3 | <0,00001 | ||
Médiane (mois) (IC 95 %4) | 7,8 (7,5 ; 9,6) | 5,6 (4,2 ; 7,1) | |
SSP à 6 mois (%) (IC 95 %4) | 62,9 (56,9 ; 68,4) | 46,3 (37,2 ; 54,9) | |
SSP à 12 mois (%) (IC 95 %4) | 33,1 (26,6 ; 39,7) | 12,3 (6,0 ; 20,9) | |
BICR = revue centralisée indépendante en aveugle ; IC = intervalle de confiance ; SSP = survie sans progression.
1Analyse principale de la SSP conduite chez les 480 premiers patients randomisés. SSP basée sur des analyses de Kaplan-Meier.
2Les hazard ratios et les intervalles de confiance à 95 % sont basés sur un modèle de régression à risques proportionnels de Cox stratifié prenant en compte les facteurs de stratification (présence ou antécédents de métastases cérébrales, indice de performance ECOG et région du monde).
3Valeur de p bilatérale basée sur la procédure de re-randomisation prenant en compte les facteurs de stratification.
4Calculé à l'aide de la méthode de transformation bi-logarithmique complémentaire.
Figure 1. SSP d'après la BICR
Tableau 9. Survie globale
Tucatinib + trastuzumab + capécitabine | Placebo + trastuzumab + capécitabine | |
SG | N = 410 | N = 202 |
Nombre de décès, n (%) | 130 (32) | 85 (42) |
Hazard ratio (IC 95 %)1 | 0,66 (0,50 ; 0,87) | |
Valeur de p2 | 0,00480 | |
SG médiane, mois (IC 95 %3) | 21,9 (18,3 ; 31,0) | 17,4 (13,6 ; 19,9) |
SG à 12 mois (%) (IC 95 %3) | 75,5 (70,4 ; 79,9) | 62,4 (54,1 ; 69,5) |
SG à 24 mois (%) (IC 95 %3) | 44,9 (36,6 ; 52,8) | 26,6 (15,7 ; 38,7) |
1Les hazard ratios et les intervalles de confiance à 95 % sont basés sur un modèle de régression à risques proportionnels de Cox stratifié prenant en compte les facteurs de stratification (présence ou antécédents de métastases cérébrales, indice de performance ECOG et région du monde).
2Valeur de p bilatérale basée sur la procédure de re-randomisation (Rosenberger et Lachin 2002) prenant en compte les facteurs de stratification.
3Calculé à l'aide de la méthode de transformation bi-logarithmique complémentaire.
Figure 2. Survie globale
Tableau 10. SSP d'après la BICR chez les patients présentant des métastases cérébrales
SSPMetCer1 | Tucatinib + trastuzumab + capécitabine | Placebo + trastuzumab + capécitabine | |
N = 198 | N = 93 | ||
Nombre d'événements (%) | 106 (53,5) | 51 (54,8) | |
Hazard ratio (IC 95 %)2 | 0,483 (0,339 ; 0,689) | ||
Valeur de p3 | <0,00001 | ||
Médiane (mois) (IC 95 %4) | 7,6 (6,2 ; 9,5) | 5,4 (4,1 ; 5,7) | |
SSP à 6 mois (%) (IC 95 %4) | 60,4 (52,4 ; 67,5) | 33,9 (21,0 ; 47,2) | |
SSP à 12 mois (%) (IC 95 %4) | 24,9 (16,5 ; 34,3) | - | |
1L'analyse inclut les patients qui avaient eu ou avaient des métastases cérébrales parenchymateuses à l'inclusion, y compris lésions cibles et non cibles. N'inclut pas les patients ne présentant que des lésions durales.
2Les hazard ratios et les intervalles de confiance à 95 % sont basés sur un modèle de régression à risques proportionnels de Cox stratifié prenant en compte les facteurs de stratification (indice de performance ECOG et région du monde).
3Valeur de p bilatérale basée sur la procédure de re-randomisation (Rosenberger et Lachin 2002) prenant en compte les facteurs de stratification.
4Calculé à l'aide de la méthode de transformation bilogarithmique complémentaire.
Figure 3. SSP d'après la BICR chez les patients présentant des métastases cérébrales
Tableau 11. Taux de réponse objective confirmée d'après la BICR
TRO pour les patients présentant une maladie mesurable | Tucatinib + trastuzumab + capécitabine | Placebo + trastuzumab + capécitabine |
N = 340 | N = 171 | |
TRO (IC 95 %)1 | 40,6 (35,3 ; 46,0) | 22,8 (16,7 ; 29,8) |
Valeur de p2 | 0,00008 | |
RC | 3 (0,9) | 2 (1,2) |
RP | 135 (39,7) | 37 (21,6) |
DR | ||
DR médiane en mois (IC 95 %)3 | 8,3 (6,2 ; 9,7) | 6,3 (5,8 ; 8,9) |
RC = réponse complète ; TRO = taux de réponse objective, patients présentant une réponse complète ou partielle ; RP = réponse partielle.
1Intervalle de confiance exact bilatéral à 95 %, calculé à l'aide de la méthode de Clopper- Pearson (1934).
2Test de Cochran-Mantel-Haenszel prenant en compte les facteurs de stratification (présence ou antécédents de métastases cérébrales, indice de performance ECOG et région du monde).
3Calculé à l'aide de la méthode de transformation bi-logarithmique complémentaire.
La qualité de vie liée à la santé (QdVLS) a été évaluée dans l'étude HER2CLIMB à l'aide du questionnaire EQ-5D-5L pour la mesure de l'état de santé global. L'ajout du tucatinib à un traitement par trastuzumab et capécitabine a maintenu la QdVLS pendant toute la durée de l'étude et était similaire au bras témoin actif.
Population pédiatrique
L'Agence européenne des médicaments a accordé une dérogation à l'obligation de soumettre les résultats d'études réalisées avec Tucatinib dans tous les sous-groupes de la population pédiatrique dans les tumeurs malignes du sein, dans l'indication autorisée (voir rubrique Posologie et mode d'administration pour les informations concernant l'usage pédiatrique).
L'exposition plasmatique au tucatinib (ASCinf et Cmax) a montré des augmentations dose- proportionnelles aux doses orales allant de 50 à 300 mg (de 0,17 à 1 fois la dose recommandée). Le tucatinib a présenté une accumulation d'un facteur de 1,7 pour l'ASC et de 1,5 pour la Cmax après l'administration de 300 mg de tucatinib deux fois par jour pendant 14 jours. Le délai d'atteinte de l'état d'équilibre était d'environ 4 jours.
Absorption
Après l'administration par voie orale d'une dose unique de 300 mg de tucatinib, le délai médian d'atteinte de la concentration plasmatique maximale était d'environ 2,0 heures (min-max : 1,0-4,0 heures).
Effet des aliments
Après l'administration d'une dose unique de tucatinib chez 11 sujets après un repas riche en graisses (environ 58 % de lipides, 26 % de glucides et 16 % de protéines), l'ASCinf moyenne a été multipliée par 1,5, le Tmax est passé de 1,5 heure à 4,0 heures et la Cmax est restée inchangée. L'effet de la nourriture sur la PK du tucatinib n'a pas été cliniquement significatif, et le tucatinib peut donc être administré au cours ou en dehors des repas.
Distribution
Le volume apparent de distribution du tucatinib était d'environ 1670 L. La liaison aux protéines plasmatiques était de 97,1 % aux concentrations cliniquement pertinentes.
Élimination
Après l'administration par voie orale d'une dose unique de 300 mg, le tucatinib est éliminé du plasma avec une demi-vie moyenne d'environ 8,7 heures et une clairance apparente de 148 L/h.
Métabolisme
Le tucatinib est principalement métabolisé par le CYP2C8 et dans une moindre mesure par le CYP3A.
Excrétion
Le tucatinib est principalement éliminé par voie hépatobiliaire et n'est pas éliminé de façon notable par voie rénale. Après l'administration par voie orale d'une dose unique de 300 mg de [14C]-tucatinib, environ 85,8 % de la dose radiomarquée totale a été retrouvée dans les selles (15,9 % de la dose administrée sous forme de tucatinib inchangé) et 4,1 % dans les urines, avec une récupération totale globale de 89,9 % dans les 312 heures suivant la dose. Dans le plasma, environ 75,6 % de la radioactivité plasmatique était inchangée, 19 % ont été attribués à des métabolites identifiés et environ 5 % n'ont pas été attribués.
Pharmacocinétique dans des populations spécifiques
D'après l'analyse pharmacocinétique de population en fonction des caractéristiques démographiques, l'âge (< 65 ans [N = 211] ; ≥ 65 ans [N = 27]), l'albumine (25,0 à 52,0 g/L), la clairance de la créatinine (ClCr de 60 à 89 mL/min [N = 89] ; ClCr de 30 à 59 mL/min [N = 5]), le poids (40,7 à 138,0 kg) et l'origine ethnique (blancs [N = 168], noirs [N = 53] ou asiatiques [N = 10]) n'ont pas eu d'effet cliniquement significatif sur l'exposition au tucatinib. Aucune donnée n'est disponible concernant les sujets atteints d'insuffisance rénale sévère.
Insuffisance rénale
La pharmacocinétique du tucatinib n'a pas été évaluée dans le cadre d'une étude spécifique de l'insuffisance rénale.
Insuffisance hépatique
L'insuffisance hépatique légère (Child-Pugh A), modérée (Child-Pugh B) ou sévère (Child-Pugh C) n'a pas eu d'effet cliniquement pertinent sur l'exposition au tucatinib. L'ASCinf a augmenté d'un facteur 1,6 chez les sujets atteints d'insuffisance hépatique sévère (Child Pugh C) par comparaison avec les
sujets présentant une fonction hépatique normale. Aucune donnée n'est disponible concernant les patients atteints de cancer du sein et présentant une insuffisance hépatique sévère.
Études d'interactions médicamenteuses
Interactions cliniquement significatives avec Tucatinib
Tableau 12. Effet d'autres médicaments sur Tucatinib
Médicament concomitant (Dose) | Dose de Tucatinib | Ratio (IC 90 %) des mesures d'exposition du tucatinib en association/sans association | |
Cmax | ASC | ||
Inhibition du CYP3A Itraconazole (200 mg 2x/j) | Dose unique de 300 mg | 1,32 (1,23 ; 1,42) | 1,34 (1,26 ; 1,43) |
Induction du CYP3A/2C8 Rifampicine (600 mg 1x/j) | 0,632 (0,531 ; 0,753) | 0,520 (0,452 ; 0,597) | |
Inhibition du CYP2C8 Gemfibrozil (600 mg 2x/j) | 1,62 (1,47 ; 1,79) | 3,04 (2,66 ; 3,46) |
Tableau 13: Effet de Tucatinib sur d'autres médicaments
Médicament concomitant (Dose) | Dose de Tucatinib | Ratio (IC 90 %) des mesures d'exposition du tucatinib en association/sans association | |
Cmax | ASC | ||
Répaglinide (CYP2C8) (dose unique de 0,5 mg) | 300 mg 2x/j | 1,69 (1,37 ; 2,10) | 1,69 (1,51 ; 1,90) |
Midazolam (CYP3A) (dose unique de 2 mg) | 3,01 (2,63 ; 3,45) | 5,74 (5,05 ; 6,53) | |
Digoxine (P-gp) (dose unique de 0,5 mg) | 2,35 (1,90 ; 2,90) | 1,46 (1,29 ; 1,66) | |
Metformine (MATE1/2-K)a (dose unique de 850 mg) | 1,08 (0,95 ; 1,23) | 1,39 (1,25 ; 1,54) |
aTucatinib a réduit la clairance rénale de la metformine sans aucun effet sur le DFG, d'après la mesure de la clairance de l'iohexol et de la cystatine C sérique.
Médicaments n'interagissant pas de manière cliniquement significative avec Tucatinib
D'après les études d'interactions médicamenteuses conduites avec Tucatinib, aucune interaction médicamenteuse cliniquement significative n'a été observée quand Tucatinib est associé à l'oméprazole (inhibiteur de la pompe à protons) ou au tolbutamide (substrat sensible du CYP2C9).
Études in vitro
Le tucatinib est un substrat du CYP2C8 et du CYP3A.
Le tucatinib est un inhibiteur réversible du CYP2C8 et du CYP3A et un inhibiteur temps-dépendant du CYP3A, aux concentrations cliniquement pertinentes.
Le tucatinib a un faible potentiel d'inhibition du CYP1A2, du CYP2B6, du CYP2C9, du CYP2C19, du CYP2D6 et de l'UGT1A1 aux concentrations cliniquement pertinentes.
Le tucatinib est un substrat de la P-gp et de la BCRP. Le tucatinib n'est pas un substrat de l'OAT1, de l'OAT3, de l'OCT1, de l'OCT2, de l'OATP1B1, de l'OATP1B3, de la MATE1, de la MATE2-K et de la BSEP.
Le tucatinib inhibe le transport médié par la MATE1/MATE2-K de la metformine et le transport médié par l'OCT2/MATE1 de la créatinine. L'augmentation de la créatinine sérique observée dans les études cliniques avec le tucatinib est due à l'inhibition de la sécrétion tubulaire de créatinine via l'OCT2 et la MATE1.
Tucatinib n'a aucun effet sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines. L'état clinique du patient doit être pris en compte lors de l'évaluation de son aptitude à réaliser des tâches nécessitant des capacités de jugement, motrices ou cognitives.
Aucune étude de carcinogénicité n'a été conduite avec le tucatinib.
Le tucatinib ne s'est pas avéré mutagène dans une étude in vitro de mutation réverse sur bactéries (test d'Ames) ni clastogène dans un test d'aberrations chromosomiques dans la moelle osseuse chez la souris.
Dans des études de toxicité en administration répétée conduites chez le rat, une diminution des corps jaunes/un kyste du corps jaune, une augmentation des cellules interstitielles de l'ovaire, une atrophie de l'utérus et une mucification du vagin ont été observés à des doses de ≥6 mg/kg/jour administrées deux fois par jour, ayant entraîné des expositions basées sur l'ASC0-12 correspondant à environ 9 % de l'exposition humaine à la dose recommandée. Aucun effet histologique n'a été observé sur l'appareil reproducteur des mâles et des femelles chez le singe cynomolgus ni sur l'appareil reproducteur des mâles chez le rat à des doses entraînant des expositions correspondant à 8 fois (chez le singe) ou 18 fois (chez le rat) l'exposition humaine à la dose recommandée basée sur l'ASC0-12.
Des études du développement embryo-foetal ont été conduites chez le lapin et le rat. Chez la lapine gravide, une augmentation des résorptions, une diminution des proportions de foetus vivants et des malformations squelettiques, viscérales et externes ont été observées chez les foetus à ≥90 mg/kg/jour ; à cette dose, l'exposition maternelle est à peu près équivalente à l'exposition humaine à la dose recommandée basée sur l'ASC. Chez la rate gravide, une diminution du poids corporel et de la prise de poids a été observée chez la mère à des doses de ≥90 mg/kg/jour. Une diminution du poids et un retard d'ossification ont été observés chez les foetus à ≥120 mg/kg/jour ; à cette dose, l'exposition maternelle correspond à peu près à 9 fois l'exposition humaine à la dose recommandée basée sur l'ASC.
Tout médicament non utilisé ou déchet doit être éliminé conformément à la réglementation en vigueur.
Médicament soumis à prescription hospitalière.
Prescription réservée aux spécialistes en oncologie ou aux médecins compétents en cancérologie.
Comprimé pelliculé.
Tucatinib 50 mg, comprimé pelliculé
Comprimé pelliculé rond, de couleur jaune, portant l'inscription « TUC » sur une face et « 50 » sur l'autre face.
Flacon.
Tucatinib 50 mg, comprimé pelliculé
Chaque comprimé pelliculé contient 50 mg de tucatinib Excipients à effet notoire :
Ce médicament contient 55 mg de sodium par dose de 300 mg.
Ce médicament contient 60,6 mg de potassium par dose de 300 mg. Pour la liste complète des excipients, voir rubrique Liste des excipients.
Noyau du comprimé
Copovidone Crospovidone Chlorure de sodium Chlorure de potassium Bicarbonate de sodium Silice colloïdale
Stéarate de magnésium Cellulose microcristalline
Pelliculage
Alcool polyvinylique (E1203), Dioxyde de titane (E171), Macrogol/polyéthylène glycol (E1521), Talc (E553b), Oxyde de fer jaune (E172)